40 photographs

Le Code du Patrimoine stipule dans son article L. 510-1:

« Constituent des éléments du patrimoine archéologique tous les vestiges et autres traces de l’existence de l’humanité, dont la sauvegarde et l’étude, notamment par des fouilles ou des découvertes, permettent de retracer le développement de l’histoire de l’humanité et de sa relation avec l’environnement naturel ». Ce qui évidemment ne fixe aucune date de « fin de l’archéologie » et l’inclut de fait dans le présent. Le projet Ghost est né d’une marche le long de la côte océane débutée à la pointe du bassin d’Arcachon (Cap Féret) au cours de l’été 2015. Au fur et à mesure de cette marche, s’éloignant des plages les plus fréquentées et nettoyées quotidiennement, des déchets rejetés par la mer apparaissent de plus en plus nombreux sous forme de bandes, trace de leur échouage lors des grandes marées, de la plus récente à la plus ancienne. L’espace en est saturé, on comprend qu’ils sont durables et que leur temps de dégradation est un temps long. Ces déchets participent d’une archéologie de notre temps, tels des fossiles ils sont la trace que nous laissons au futur de notre société de consommation. Ces photographies, comme des radiographies, en sont les empreintes capturées après que l’océan les a transportées, le sable enfouies, le vent révélées.

Lionel Bayol-Thémines

The Heritage code, in particular article L.510-1, stipulates:

«Constitute the elements of the archaeological heritage all the vestiges and other traces of the existence of the humanity, among which the protection and the study, in particular by searches or discoveries, allow to redraw the development of the history of the humanity and its relation with the natural environment». What obviously fixes no date of «the end of the archaeology» and includes it de facto in the present time. The project called «Ghost» started with a walk along the ocean coast begun at the tip of the Bay of Arcachon (Cap Féret, France) during the summer 2015. Along this walk, going away beaches crowded and cleaned daily, wastes rejected by the sea seem more and more numerous in the form of strips, traces of their beaching during high tides, from the most recent to the oldest. The space is saturated, we understand that they are sustainable and that their time of degradation is a long time. These wastes participate in archaeology of our time, like fossils they are the traces that we leave to the future of our consumer society. The photographs in this book, as radiographies, are the captured imprints of these wastes after the ocean transported them, the sand buried, the wind revealed.

Lionel Bayol-Thémines