Pratique / Practice
Dès son origine, la photographie a attesté de la relation paradoxale liant l’homme, la nature et la technologie. Dans le sillage des grands photographes paysagistes du XIXe siècle, je m’empare des techniques d’imagerie contemporaines pour révéler et questionner notre relation au paysage et interroger l’impact des activités humaines sur l’espace naturel. Ma pratique expérimentale de la photographie questionne la construction du paysage, le point de vue, sa représentation et la génération de nouvelles formes de cartographie qui en résultent. Ma recherche s’inscrit dans l’interrogation des programmes qui répertorient, et stockent les images, (Big Data), et ceux qui génèrent des nouvelles images via l’Intelligence Artificielle, ses algorithmes et les nouveaux systèmes de captation des images. Nous sommes aujourd’hui dans un rapport instantané à cette globalisation des données. Qu’ils soient participatifs ou gérés par des algorithmes, ces flux d’images nous amènent à nous interroger sur le régime de vraisemblance de ces images et leur capacité à documenter le réel. Ma recherche est une expérience sur la nature même du médium photographique, c’est une investigation sur les mécanismes de diffusion des images sur internet et les réseaux. J’explore des logiciels comme (Google Earth, Aladin, Nasa Eyes, etc) et révèle des images qui échappent au régime de la photographie traditionnelle, même si les fondamentaux (point de vue, cadrage, instant décisif) y sont toujours convoqués par le choix de l’opérateur. Dans mes installations je confronte des images scientifiques, des images provoquées, des images fabriquées, et les associe pour interroger le régime de ces nouvelles images, leur statut et leurs fonctions. Je revendique une dimension matérielle des images, en élaborant des dispositifs qui sont de véritables sculptures photographiques, qui sortent le paysage, de l’expérience du point de vue unique.
From its inception, photography has attested to the paradoxical relationship between man, nature and technology. In the wake of the great landscape photographers of the 19th century, I use contemporary imagery techniques to reveal and question our relationship to the landscape and question the impact of human activities on natural space.
My experimental practice of photography questions the construction of the landscape, the point of view, its representation and the generation of new forms of cartography which result from it. My research is part of the interrogation of programs that list and store images (Big Data), and those that generate new images via Artificial Intelligence, its algorithms and new image capture systems. Today we are in an instant connection with this globalization of data.
Whether they are participatory or managed by algorithms, these image flows lead us to question the plausibility regime of these images and their ability to document reality.
My research is an experiment on the very nature of the photographic medium, it is an investigation of the mechanisms of diffusion of images on the internet and networks. I explore software such as (Google Earth, Aladdin, Nasa Eyes, etc.) and reveal images that escape the regime of traditional photography, even if the fundamentals (point of view, framing, decisive moment) are always called upon by the operator choice. In my installations I confront scientific images, provoked images, manufactured images, and associate them to question the regime of these new images, their status and their functions. I claim a material dimension of images, by developing devices that are real photographic sculptures, that take the landscape out of the experience of the unique point of view.
Lionel Bayol-Thémines
Lionel Bayol-Thémines